Par Quentin Descours, cofondateur de Envies en Ville, site de réductions Paris.
Retour sur l’évolution d’un marché dont les évolutions ont été spectaculaires à tout point de vue. Tout commence à Chicago, une nouvelle start-up « prometteuse » vient de voir le jour, lancée par un certain Andrew Mason, 29 ans. La startup ? Groupon.com. Un succès immédiat, des levées de fonds faramineuses, une internationalisation très rapide et une introduction en bourse pour une valorisation à plus de 12 milliards de dollars. La vraie success story 2.0 à l’américaine…
La course commence
Une poignée d’acteurs se positionnent tentant de concurrencer les investissements massifs du leader : Bon Privé, Lookingo, KGB Deals, Dealissime… Les investissements sont importants et la bagarre est rude. Les premiers deals rencontrent des succès fulgurant : des centaines de ventes en une journée pour des enseignes locales absolument méconnues du grand public. Ajouter à cela une hyper médiatisation et le concept devient au centre de toutes les attentions. Le concept est dans tous les magazines, les journaux qu’ils soient féminin ou business. On en entend parler aussi à la TV et à la radio.
Les spécialistes y voient l’avenir, un eldorado qui va surpasser de loin les précédents succès ainsi que les plus grands du secteur (souvent comparé à Google). Un marché estimé (à l’époque) en à 50 milliards d’euros en 2050. Cet intérêt pour le marché va attirer plus de 100 copies conformes : même design, même système, mêmes offres.
Le marché évolue toujours très rapidement et les offres affluent de toute part, c’est la surenchère : -50% par ci, -80% par là ! Votre ville se retrouve à moitié prix.
Les agrégateurs entrent en jeu
Face à ce constat certains en tirent leurs épinglent du jeu et créent des plateformes regroupant toutes les offres de tous les sites : ce sont les agrégateurs. Les plus connus sont 123deal, OhMyDeal et All City bon (entre autres).
Techniquement, il suffit au site éditeur de générer un flux XML avec toutes ses offres, un programme d’affiliation pour tracer les ventes et les offres peuvent être diffusées sur de nouveaux supports.
Désormais, ces sites entrent dans la course au trafic. En effet, les sites d’achats groupés ont une double problématique : d’une part, trouver des offres quotidiennement et d’autre part, acquérir du trafic pour vendre ces offres.
Des acteurs qui se spécialisent
Convaincus du système mais conscients de la nécessité de se différencier, certains acteurs optent pour un marché de niche. C’est ainsi que des sites dédiés au Bio, aux voitures, aux femmes et à toutes sortent de domaines spécialisés sont apparus.
L’idée est bonne mais ils sont confrontés à une double problématique : les offres sont plus rares et l’audience est restreinte.
Le revers de la médaille
Ce qui devait arriver arriva. Le système qui était si extraordinaire ne l’était finalement plus tant que ça. Effectivement, le 1001ème client du massage a dû avoir du mal à réserver dans les 3 mois puisque si l’on en croit les résultats de la vente, le salon devrait travailler jour et nuit pour satisfaire les clients et accueillir tout le monde (sans parler de ses clients habituels).
Deuxième problème d’une telle concurrence : les offres qui reviennent sont toujours les mêmes (voir avec les mêmes commerçants).
En plus de retrouver toujours les mêmes offres, les clients ont rencontré de nombreux problèmes : réservations, qualité des prestations…
Ca va vite dans un sens mais surtout dans l’autre, les bruits se propagent rapidement, l’image est ternie et la presse ne se prive pas d’en parler. Il suffit de jeter un œil sur les forums de consommateurs et de regarder les plaintes et les réclamations.
D’un autre côté, les commerçants partenaires doivent travailler à des prix… serrés.
En effet, en plus de la réduction appliquée sur leur prestation, ils se voient prendre une commission de 25% à 45% (selon les sites). Les premières faillites n’ont pas tardé à apparaître et les témoignages des commerçants étaient désolants.
Les diversifications
Face à un modèle qui montre d’importantes limites financières, les sites cherchent à se différencier.
Au début vers les voyages, choix parfaitement logique et cohérent, puis après vers les produits (sur le modèle Amazon), et maintenant vers la création de sites internet (de moins en moins logique).
Il paraît clair et évident qu’à ce stage, tous les moyens sont bons pour faire du chiffre et combler les pertes.
Conclusion… en 2012
L’avenir paraît incertain pour un marché initialement plein de promesses. Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas de places pour 3 000 sites dans le monde (recensés en octobre 2011).
Quentin Descours,
Envies en Ville
Envies en Ville, le PASS qui donne accès à des centaines d’offres et massages paris à prix réduits.